Carte des lignes
de Chemin de Fer de l'Ouest y compris celles desservant la Chapelle sur
Erdre
Historique
de la ligne des CFO "La Chapelle sur Erdre à Besle par Blain"

La gare de la Chapelle sur Erdre
Les
dates "clefs" de la liaison de chemin de fer de Beslé à La Chapelle-sur-Erdre
par Blain
Aujourd'hui,
alors qu’il est prévu fort
justement de ré-utiliser pour le tram-train vers
Notre Dame des Landes la
liaison de Beslé à La Chapelle-sur-Erdre,
par Blain ouverte en 1901 et fermée en 1952 , il est bon se
rappeler l’histoire
de cette ligne, qui redevient d’actualité.
En
1880, le voyageur désirant se rendre en train de Nantes à
Rennes (et
inversement) avait le choix entre 2 itinéraires : soit par
Châteaubriant (125
km), soit par Redon (152 km). Dans les
deux cas,
l'attente était interminable, à Châteaubriant comme
à Redon, du fait de la
concurrence de deux compagnies ferroviaires. Le voyage était
irréalisable en
une journée !
Pourtant,
en 1879, Charles de Freycinet, ministre des travaux publics de la IIIe
République,
lança un ambitieux programme national de construction de chemins
de fer. Confié
à des compagnies privées ou pris en charge directement
par l'État, son plan prévoyait
8 700 km
de lignes d'intérêt local, répartis en 181 projets.
La liaison de Beslé à La Chapelle-sur-Erdre,
par Blain, y figurait au 61e rang...
C'est
la Compagnie
de l'Ouest qui prit la décision d'ouvrir une ligne plus directe
et plus rapide
entre les deux grandes villes bretonnes, et d'assurer une jonction avec
le réseau
de l'État couvrant le sud de la Loire. Ainsi
naquit le projet d'une ligne de Beslé
à La Chapelle-sur-Erdre,
par une concession accordée le 17 juillet 1883 à la
Compagnie de l'Ouest.
Cependant
la ligne de chemin de fer « Beslé à La Chapelle-sur-Erdre,
par Blain » fut longue à se
concrétiser.«Il y eut de
nombreux
problèmes à résoudre : choix des tracés,
querelles de clochers, expropriation
de terrains, adjudication des travaux », explique Gustave
Jouanno, dans
un intéressant et complet mémoire consacré
à ce projet.«La réalisation
intervient en deux étapes, espacées d'une
décennie, au
terme de laquelle fut d'ailleurs réalisée la fusion entre
la Compagnie
de l’Ouest et
le réseau de l’Etat.»
Le
premier tronçon - de Blain à La Chapelle-sur-Erdre
(29,6 km)
- fut ouvert à la circulation des
trains le 19 août 1901. Le second - de Beslé à
Blain (30,8 km)
- entra en service
le 1er juillet 1910...
D'une
longueur de 61,4 km,
la ligne à voie unique, fermée au service de nuit,
était entièrement tracée en
Loire-Inférieure. Elle totalisait 76 passages à niveau,
dont trois dans la
seule traversée du bourg de Treillières (Vireloup, rue de
la gare et
Belle-Etoile).
Au
nord, à Beslé, (Beslé-sur-Vilaine est aujourd'hui
une section de la commune de
Guémené-Penfao), elle se détachait de la voie
Rennes-Redon.
Au
sud, à La
Chapelle-sur-Erdre,
elle se greffait sur la ligne Châteaubriant-Nantes (compagnie
« Paris-Orléans »)
pour rejoindre Saint-Joseph-de-Portricq, Doulon et Nantes, via le pont
de la
Jonelière.«En
dehors de son rôle régional (liaison plus directe entre
Nantes et Rennes),
cette section était un tronçon capital de liaison
Manche-Pyrénées, de
Saint-Malo à Hendaye, par Rennes, Nantes, La Rochelle et
Bordeaux»,
poursuit Gustave Jouanno.
D'ailleurs, dans les années 1930,
les prestigieux
express « Manche-Océan » et « Côte
d'Emeraude-Pyrénées » l'empruntèrent. « Ils passaient en gare sans s'arrêter, dans
un fracas assourdissant», se souviennent les
témoins.
À
l'ouverture du premier tronçon - de Blain à La Chapelle-sur-Erdre,
via Treillières - en août 1901, trois circulations
quotidiennes d'omnibus dans
chaque sens reliaient Blain à Nantes (gare de l'État).
Quand
ouvre le second tronçon - de Beslé à Blain - en
juillet 1910, il y a chaque
jour 2 express Rennes-Nantes (desservant Beslé et Blain), deux
omnibus Beslé-Blain
et un train léger Blain-Nantes.
La
ligne restant fermée la nuit, le trafic évolua peu
après la guerre 14-18,
gagnant seulement un train express Nantes-Rennes.
Au
cours des années 1930, la ligne bénéficia du
passage de trains «long parcours »
en plus du trafic habituel.
Ces
trains prestigieux pour l'époque reliaient notamment Saint-Malo
à Hendaye, via
Rennes, Nantes et Bordeaux...
En
1934, le tronçon Savenay-Redon passa sous contrôle de
l'État, qui eut vite fait
d'harmoniser les horaires en gare de Redon.
«On commença
à détourner les trains
Rennes-Nantes par Redon. La fin
de l’exploitation de la ligne Beslé-La Chapelle était
pratiquement annoncée»,
note Gustave Jouanno dans son étude.
Au
cours des années 1938-1939, les comptages
«voyageurs» firent apparaître un «taux
de remplissage» extrêmement faible sur tous les omnibus.
«Le déficit était constant et
irréversible»
Le
service voyageur fut supprimé le 9 janvier 1939.
Le
service marchandises continua entre Beslé et La Chapelle, mais
il était
si faible que la dorénavant SNCF le déclara «dépourvu d'intérêt commercial».
La ligne fut définitivement
supprimée le 18 mai 1952.
Mais
57 ans après, l’emprise de la
liaison de Beslé à La Chapelle-sur-Erdre,
par Blain est
toujours prête à être réactivée pour
le bien de tous les chapelains et des habitants de
Treillières